Comment annoncer aux enfants la séparation de leurs parents ?
Il ne faut pas se voiler la face, quels que soient les précautions avec lesquelles cette annonce sera faite, il s’agira pour l’enfant d’un bouleversement de sa vie. Pour autant, lorsque la séparation est inéluctable, il est essentiel de mettre des mots sur la situation.
Quel que soit son âge, l’enfant a généralement perçu la mésentente avant que l’annonce ne lui soit faite. Il a même pu anticiper la séparation que l’on redoute tant de lui annoncer. Il est donc essentiel de créer un dialogue sur ce thème, en lui posant franchement et simplement les questions suivantes :
• A-t-il perçu un climat plus tendu les derniers mois?
• Pense-t-il que ses parents s’entendent encore?
• A-t-il remarqué qu’on se disputait pour des futilités?
• Peut-il comparer avec le climat qu’il a pu observer chez certains de ses amis?
• Certains de ses amis ont-ils des parents divorcés?
• Lui est-il arrivé de redouter que ces disputes ne débouche sur un séparation?
Destinées à préparer l’enfant en lui permettant de verbaliser ses craintes ou ses difficultés, ces questions doivent, dans l’idéal, être posées par les deux parents réunis. L’enfant se souviendra toujours du moment de cette annonce et pourrait en vouloir au parent qu’il percevra comme « responsable » de cette décision, a fortiori si ce parent était absent au moment de l’annonce. C’est pourquoi elle doit lui être présentée comme concertée et que chacun doit éviter de se présenter en victime de la séparation.
Que ne faut-il pas faire ?
Plus l’enfant est jeune, plus bref doit être le délai entre l’annonce et le départ de l’un des parents du domicile conjugal. L’anticipation du départ d’un parent est très pénible pour lui : il importe donc de l’écourter, car la prolongation de la vie commune le plonge en pleine confusion, teintée d’espoir (tout enfant a espéré, avant et même après la séparation de ses parents, une réconciliation). Cela est encore plus vrai si l’exiguïté du logement interdit de faire chambre à part.
Il faut également que l’enfant puisse accepter de ne pas tout savoir, de ne pas tout comprendre. Certaines informations le dépassent et doivent demeurer du domaine réservé des adultes.
Quels sont les éléments rassurants pour l’enfant ?
Le premier message à faire passer est que, si l’amour entre les adultes peut s’arrêter, l’amour parental est éternel. Il sera toujours aimé de ses deux parents même s’ils ne peuvent plus vivre sous le même toit.
L’autre élément fondamental est de le soulager de toute responsabilité. L’enfant peut avoir l’impression de vivre un échec en n’ayant pas su maintenir uni le couple parental. Il importe donc de lui expliquer que, pas plus qu’il n’est responsable de la séparation de ses parents, il n’a le pouvoir de les réconcilier. Cela le dépasse et il est indispensable qu’il le sache et l’admette aussi vite que possible. Il sera toujours rassurant pour lui de savoir que la séparation est définitive, il ne faut jamais lui laisser entrevoir une probable réconciliation pour « amortir » le choc.
Enfin, il est essentiel qu’il puisse exprimer ses émotions, son chagrin, mais aussi sa colère ou sa révolte. Plus l’enfant est grand, moins facile il sera aux parents de décrypter ses émotions : il faut donc s’ouvrir, être réceptif, favoriser leur expression.
Protéger vos enfants pendant un divorce peut sembler impossible. J’adore tous les conseils dans cet article. J’aime surtout l’idée de se demander si certains des amis de vos enfants, ont-ils des parents divorcés ? S’ils en ont, ce pourrait aider votre enfant.