Certes, mais résumer ainsi la chose c’est oublier que le football pratiqué à haut niveau est un sport qui nécessite d’importantes aptitudes physiques et techniques mais également mentales. S’il existe déjà des coachs mentaux dans les clubs, leur travail se résume essentiellement à un accompagnement psychologique des joueurs : comment aborder un match, comment encaisser les critiques et les louanges des médias, savoir évacuer le stress, gérer une méforme, envisager l’après-carrière, etc. Si ces apprentissages revêtent une importance considérable, ils ne sont pas dédiés spécifiquement à fournir au sportif un bien-être maximal afin qu’il puisse jouer totalement libéré et délivrer les meilleures prestations possibles. Pour combler ce manque, la méditation apparaît comme une pratique complémentaire à l’accompagnement mental déjà à l’œuvre dans les clubs professionnels.
En effet, la méditation est un exercice qui permet de « faire le vide » et de se concentrer sur ses sensations en mettant à distance le monde – agité – qui nous entoure. A cet égard, elle possède bien des atouts qui ne peuvent qu’être bénéfiques aux sportifs de haut niveau. La méditation permet notamment d’améliorer l’attention et les prises de décision. Un élément-clé dans un sport comme le football où les espaces sont restreints et où il faut faire le bon choix dans un laps de temps très court. Elle diminue également le temps de récupération, améliore le sommeil et réduit le stress. Quand on connaît le rythme infernal auquel s’enchaînent les matchs, que l’on y ajoute les nombreux déplacements en bus ou en avion, parfois plusieurs jours (loin de ses proches) et les très grandes attentes du public, on comprend le besoin impérieux qu’ont les joueurs d’être mis dans les meilleures dispositions physiques et mentales possibles. Mais ça n’est pas tout : les sportifs pratiquant la méditation déclarent parvenir à atteindre un état de grâce à plusieurs reprises durant l’épreuve. Et il y a une raison scientifique à cela puisque c’est le corps lui-même qui libère des hormones comme l’endorphine et l’enképhaline, qui offrent une sensation de plaisir et de liberté au joueur. Débarrassé de toute pression négative, celui-ci peut alors tenter des actions qu’il n’aurait pas osé entreprendre en temps normal. Voila qui pourrait être une avancée réjouissante, notamment en Ligue 1 où la frilosité des équipes se traduit par un très faible nombre de tirs par match.
On l’aura donc compris, la méditation offre des perspectives remarquables dans un cadre sportif. De là à ce que les équipes de foot se penchent sérieusement sur la question ? Rien n’est moins sûr. Car malgré toutes les ressources mises à disposition des joueurs par les clubs, ces derniers privilégient encore le développement des capacités physiques (musculation, course) et techniques. Que ce soit par manque d’informations sur le sujet ou par crainte de révolutionner un microcosme conservateur, les initiatives visant à promouvoir la méditation sont rares, voire inexistantes. Gageons que certains footballeurs, de leur propre chef, tenteront l’expérience.